jeudi 23 avril 2015

SADOMASOCHISME BDSM

Le film événement «  50 Nuances de Grey », aborde le thème de la domination et du masochisme. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Comment expliquer ce désir chez certaines personnes d’être dominé(e) ou dominant(e) avec son/sa partenaire ?

bdsm
Cette pulsion est présente en général chez la personne bien avant qu’elle soit en couple. On peut très bien ne pas en être conscient et découvrir au cours de sa vie que l’on est attiré par ces pratiques. Dans un couple, la personne qui a envie de vivre une expérience sadomasochiste (SM) en parle à l’autre : si l’autre aime ça, la relation devient une complicité très fructueuse. Le SM à l’intérieur d’un couple, lorsqu’il est bien vécu, est un moyen de devenir extrêmement tolérant, d’accorder beaucoup de liberté à l’autre. Il s’agit de s’octroyer des fantasmes réciproquement dans une relation de franchise. Dans une relation SM épanouie, la confiance est très importante.

Existe-t-il des conseils pour trouver un partenaire bdsm ?

Pour des raisons de sécurité et social, les femmes sont moins sujet à "sortir du placard" comme joueurs bdsm. Pour les hommes, cela semble être moins un problème....mais la majorité des hommes et femmes garde ce coté d'eux secret. C'est pourquoi il est plus facile de trouver son partenaire sur un site specialisé comme slave-selection.fr

Avant de se lancer dans l’expérience « BDSM », faut-il mettre en place des règles avec son/sa partenaire ? Lesquelles ?

Une chose importante : il faut un consentement absolu des deux partenaires avant de se lancer dans une expérience SM. Le couple doit parler avant des pratiques qu’ils vont effectuer. La parole est très importante. Si le partenaire n’a pas envie d’avoir les mains attachées ou les yeux bandés, il faut le définir à l’avance. Il s’agit ensuite de guider l’autre pour qu’il procure le plaisir souhaité. Il faut également mettre en place un mot d’arrêt, c’est-à-dire un signe pour dire que l’on veut stopper le jeu, l’arrêter. Il y a beaucoup de mots d’arrêt.  On peut dire « rouge », « fraise » ou encore« pouce ». Ces accords entre les deux personnes écartent une atmosphère d’angoisse ou de stress. Ne pas savoir comment cela va se dérouler ou comment arrêter le jeu ne permet pas le lâcher-prise et la confiance nécessaires à ces pratiques.

Une inversion des rôles dominant/dominé dans le couple est-elle possible ?

Le « switch », c’est ainsi que l’on appelle cette inversion des rôles, est tout à fait possible. Mais faire changer un femme dominatrice en dominée, c’est très difficile. Pour certaines dominatrices, changer de rôles est hors de question.

Peut-on imaginer qu’un homme dominant au travail aime la soumission dans l’intimité ?

Oui, on serait surpris de certains profils, mais c’est pareil pour les femmes et les hommes. Quand on est dans le contrôle et la concentration toute la journée au travail, on peut avoir envie, le soir, de se laisser faire et d’être dirigé sous la gouverne d’une autre personne. Il s’agit de lâcher-prise en fait. Ce qui peut stimuler certaines personnes, c’est de supprimer un sens ou la motricité. Avoir les yeux bandés ou les mains attachées crée une contrainte mais donne une toute autre perception à la relation sexuelle.



Il y a eu une évolution dans les pratiques SM ?

Oui. Les yeux bandés ou les mains attachées sont des pratiques beaucoup plus à la mode que le fouet, par exemple. Les châtiments corporels étant de plus en plus bannis de notre société. Les séances de flagellation sont donc moins demandées.


« 50 nuances de Grey » donnera t il envie aux couples non-initiés de tenter l’expérience SM ? Et est-ce un bon exemple ?

Après la sortie du livre, les ventes d’objets SM (menottes, bandeaux) ont beaucoup augmenté dans les magasins spécialisés. Il y a eu un effet, les gens ont eu envie de « jouer ». Grâce au livre, beaucoup de personnes ont découvert que le SM pouvait être pratiqué par eux. Avant, ces pratiques étaient considérées comme extrêmes et dangereuses. Cette trilogie a considérablement banalisé ces pratiques. Mais l’histoire du livre en elle-même est un peu décevante. Elle aurait pu se dérouler dans les années 20 : un homme riche rencontre une jeune femme, il lui propose du travail et la prend en charge. C’est un schéma très classique, pas très moderne. Mais c’est la mode des romances légèrement épicées, comme les livres d’Harlequin il y a quelques années. En revanche, nous avons beaucoup a attendre du film avec Emmanuelle Béart, « La Maitresse ».

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